ACADEMIE CONGOLAISE DES SCIENCES

Mot de remerciements des Lauréats
Prof. A. Léonard SANTEDI KINKUPU
Excellence Monsieur Le Gouverneur,
Monsieur le Président de l’Académie Congolaise des Sciences
Monsieur Le Recteur de l’Université de Lubumbashi
Estimés Collègues Membres de l’ACCOS
1. En ce jour mémorable où mes collègues et moi-même venons de recevoir l’investiture en qualité de Membres de l’Académie Congolaise des Sciences (ACCOS), je viens, au nom de mes estimés collègues, exprimer notre profonde gratitude pour l’honneur que cette prestigieuse Académie nous fait. Nous sommes en effet très honorés et comblés de joie du fait maintenant d’être membres de l’Académie Congolaise des Sciences. Aussi, nous remercions les responsables de l’ACCOS de nous avoir estimés dignes de rejoindre cette association savante qui regroupe des hommes capitaux qui savent donner un coup d’accélérateur à l’histoire, nous remercions infiniment et saluons cordialement et chaleureusement tous les éminents membres de l’ACCOS qui nous accueillent en ce jour.
2. Nous prenons la mesure de l’honneur qui nous est fait et de la responsabilité qui est désormais nôtre. Être Académicien, comme le disait le Président de notre Académie, le Professeur Dr Jean Jacques Muyembe, c’est accepter de mener une vie vouée à la recherche, à l’étude, à la contemplation des valeurs transcendantales du bien, du beau, du vrai et maintenir la rigueur, l’assiduité, la passion, au sens noble de ce mot, dans le labeur scientifique. Car la science est patience, effort de systématisation, rationalisation, travail minutieux. Elle est aussi service de l’humanité dans l’abnégation, l’humilité, la magnanimité, la longanimité et la dextérité.
3. Oui, nous sommes conscients d’appartenir désormais à une association savante qui est appelée à jouer un rôle éminent dans le devenir de la société et de la nation congolaises car l’une des plus glorieuses marques de la félicité d’un état est que les sciences, les technologies, les arts et les lettres y fleurissent, que les valeurs humaines, culturelles et spirituelles y fussent en l’honneur et que le bonheur partagé, le bien-vivre ensemble dans la sympathie et l’empathie, dans la convivialité humaine et la solidarité fraternelle au-delà de tous les clivages d’ethnie, de tribu, de race, de religion, de condition sociale ou économique, une solidarité reposant sur une architecture sociale construite sur les piliers de la vérité, de la justice, de l’amour et de la liberté, y soient élevés et honorés.
4. Oui, nous avons pris connaissance que cette prestigieuse Académie lancée le 26 mars 2021 et placée sous la haute protection du Président de la République, a entre autres comme mission justement de contribuer à travers des recherches pointues et pointillées, aiguës et aiguisées, fines et fignolées au développement scientifique, technologique, économique, éthique, social, culturel et spirituel de notre pays. L’Académie des Sciences est ce lieu de réflexion quasi monastique, d’intense travail intellectuel dans le courage, la constance dans l’effort, la patience, l’endurance, la ténacité, l’abnégation et le talent combinant science et éthique, humanité et transcendance. L’Académie Congolaise des Sciences est donc le laboratoire des architectes et des bâtisseurs du Congo de l’avenir, un Congo toujours plus beau qu’avant.
5. Nous devons avoir le courage de regarder l’avenir, de penser l’avenir, car on ne regarde pas l’avenir comme on regarde passer les véhicules. L’avenir on le pense, on le construit, on le bâtit. Devant la tâche de construction de l’avenir, les forces intellectuelles ont une responsabilité historique. Elles sont appelées à partir de leurs recherches à entrebâiller des portes, à proposer des pistes de solution aux problèmes du moment, à suggérer des stratégies de développement idoines, à crayonner de nouvelles perspectives, à silhouetter des paysages pour le développement intégral de notre pays et le mieux-vivre ensemble dans notre société.
6. Dans le contexte de notre pays, l’Académie doit Congolaises des Sciences doit aider à former un arsenal d’outils intellectuels, éthiques et spirituels pour maîtriser la société, l’organiser et y vivre en harmonie car, la science, le savoir n’accepte pas la fatalité ni la futilité mais s’efforce de construire librement l’avenir. Envisagée à cette lumière, la science est l’antidote à tout pessimisme, tout défaitisme, elle est un moyen d’empêcher le fatalisme de l’avenir. Celui-ci n’est plus un destin à subir, mais un projet à réaliser, une tâche à accomplir, un défi à relever.
7. En entrant dans l’ACCOS nous prenons l’engagement de participer avec nos collègues à la transformation et au rayonnement de notre pays. En dépit des obstacles protéiformes qu’elle connaît actuellement, forte de sa résilience historique, la RD Congo, notre pays est une puissance en puissance, c’est notre conviction. Nous devons donc apporter notre contribution pour son avenir meilleur. Nous sommes informés que la complexité de la société congolaise, les multiples problèmes qui nous accablent notre pays, les énormes défis de développement et de démocratisation qui lui sont lancés ne permettent pas à notre société d’envisager l’avenir avec les yeux fermés par une spiritualité désincarnée prônée par des religiosités du brouhaha assourdissant et des prédications abracadabrantes qui se sont emparées de l’espace religieux, ni par la vague d’ésotérisme, avec les tendances oniriques et démobilisatrices qui l’accompagnent, ni par les incantations avec une attitude de résignation fataliste ou un saut aveugle dans un paradis merveilleux transcendant dont toute solution doit descendre[1]. C’est réellement l’investissement dans les ressources humaines, dans une vraie politique de recherche scientifique, d’innovation technologique, de promotion des valeurs humaines, culturelles et spirituelles qui serait une boussole pour aider notre pays à décoller vers la puissance réelle technologique et le plein développement socioéconomique. 8.En accueillant aujourd’hui en son sein des chercheurs des domaines divers et diversifiés : médecins, littéraires, polytechniciens, anthropologues, théologiens, philosophes, dans cette mosaïque de spécialités et en rassemblant les manifestations les plus diverses et les plus nobles du génie congolais, l’ACCOS plus que jamais pourra jouer un rôle éminent dans l’ouverture des chemins inédits de renaissance, des espaces nouveaux de créativité et d’inventivité et la promotion des sciences en les érigeant en véritable pilier du développement de la RD Congo.
9. Je souhaite que la présence de notre Académie dans la vie sociale du Congo puisse être une présence active et prospective, audacieuse et courageuse dans le monde de la politique, de la culture, des arts, des médias. Que cette présence soit sans complexe ni honte, fière et consciente de la précieuse contribution qu’elle apporte à la construction de la RD Congo.
10. La RD Congo a aujourd’hui besoin d’un grand souffle. Elle a besoin de refonder son existence sur des valeurs intellectuelles, morales et spirituelles pour produire la nouvelle culture du développement, de la justice, de la paix et de la promotion de la dignité humaine. Dans cette tâche, la contribution de l’Académie Congolaise des Sciences est très attendue. Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde disait Archimède. Notre peuple, nos dirigeants peuvent-ils trouver dans l’ACCOS, ce point d’appui, pour soulever le Congo ?
11. En réitérant nos remerciements en ce jour solennel de notre admission dans l’ACCOS, nous formulons les vœux de travailler en synergie, en harmonie, en symphonie et en syntonie pour que l’ACCOS puisse réellement offrir ce déclic, ces ressorts qui permettent à la RD Congo de se propulser vers l’avenir et de léguer à sa postérité. Oui la question se pose sans cesse : Quel Congo allons-nous léguer à la postérité ou quelle postérité allons-nous léguer au Congo ? L’ACCOS contribuera pour que nous ne puissions pas léguer un Congo politiquement fracturé, économiquement grabataire, éthiquement anémique, socialement kwashiorkoré et spirituellement aux abois, mais un Congo somptueux et lumineux, rayonnant et resplendissant, scintillant et flamboyant, devenant ainsi ce grand Pôle d’attraction au cœur de l’Afrique. Alea jacta est. Les dés sont jetés, Levons-nous et ensemble et travaillons !