
Journée de jeunes chercheur(e)s en Sciences de l’Information et de la Communication
Pascaline KABEMBA, doctorante en deuxième année de thèse en Communications sociales, a participé le jeudi 22 mai 2025 à la 19e journée des jeunes chercheur(e)s en Sciences de l’information et de la communication, organisée par le laboratoire Gériico de l’Université de Lille, en France.
Son intervention portait sur le thème « Aux sources africaines des modèles de communication : la palabre africaine ». À travers ce sujet, elle a interrogé la manière dont les sciences de l’information et de la communication (SIC) abordent les crises récurrentes qui frappent l’Afrique depuis les années 1960.
Elle a souligné que l’Afrique, contrairement à d’autres continents comme l’Europe ou l’Amérique, est marquée par une fréquence élevée de conflits, ce qui pousse certains analystes à la considérer comme le continent le plus exposé aux crises. Ces conflits récurrents révèlent non seulement des dynamiques internes complexes, mais également les limites des outils théoriques développés dans des contextes occidentaux pour les comprendre.
Pascaline KABEMBA critique l’incapacité des SIC à intégrer les spécificités culturelles, historiques et symboliques des sociétés africaines, en raison de leur ancrage dans des paradigmes dominants et souvent universalistes. Même les paradigmes interdisciplinaires, tels que les paradigmes linéaire et circulaire, montrent leurs limites lorsqu’il s’agit d’expliquer les phénomènes de communication liés aux crises africaines.
Face à ce constat, elle appelle à un recentrage des analyses sur les pratiques endogènes et les réalités locales. C’est dans ce cadre qu’elle propose la palabre africaine comme un modèle de communication pertinent en situation de crise. Bien qu’exclue des cadres épistémologiques dominants, la palabre représente une méthode traditionnelle de résolution des conflits fondée sur le dialogue, la recherche du consensus et le respect des valeurs communautaires.
Elle a plaidé pour une reconnaissance des pratiques communicationnelles africaines, afin d’élaborer des modèles plus adaptés à la compréhension des crises et à la promotion de la paix sur le continent. Sa démarche invite à une relecture critique des paradigmes en SIC et à une valorisation des savoirs locaux dans les dynamiques de recherche.
Cellule de Communication/UCC